📰 Une pièce qui interpelle les futurs bacheliers
Des lycéens de Thann et Cernay ont participé à plusieurs ateliers et assisté, vendredi, à une répétition de « Capital Risque », pièce présentée au Relais culturel de Thann en janvier prochain.
Article paru dans L’Alsace le 12/11/2019 05:00 parMichel TSCHANN
Photos d’une répétition publique de “Capital Risque” de la Cie Les Lucioles en présence des élèves du Lycée Scheurer Kestner de Thann et du Lycée Gustave Eiffel de Cernay.
Une scission se produira entre les jeunes qui intègrent les prestigieuses grandes écoles parisiennes et ceux qui vont dans des universités moins renommées.
« Parler des jeunes lorsqu’ils choisissent leur voie professionnelle, c’est le propos de Capital Risque , la pièce montée par la compagnie Les Lucioles en résidence à Thann du 4 au 17 novembre », explique son auteur, Manuel Antonio Pereira, aux élèves de la filière bois du lycée Gustave Eiffel de Cernay et à ceux du lycée Scheurer-Kestner de Thann.
Libérer la parole
En présence de l’écrivain, les lycéens ont, durant la semaine, participé à différents ateliers d’écriture. Le premier, pour libérer la parole (Ma propre histoire), s’est tenu à la médiathèque de Cernay. Le suivant, à l’Abri-mémoire d’Uffholtz autour de la thématique « Mémoire et histoire ». Deux comédiens, Alexandre et Morgane, les ont ensuite initiés plus concrètement aux pratiques théâtrales.
Tous ces jeunes assisteront le 24 janvier à la pièce Capital Risque , mise en scène par Jérôme Wacquiez.
Une restitution de ces ateliers s’est déroulée ce vendredi 8 novembre au Relais culturel de Thann en présence des dix jeunes comédiens et de l’équipe du spectacle en résidence à Thann.
« En dehors de Paris, il n’y a pas de salut ! À HEC Paris, nous maîtriserons la construction du monde en formant une nouvelle génération de managers… les autres n’auront que des emplois subalternes en province sans envergure… », lance Célia sur la grande scène du Relais. Les élèves sont impressionnés par les décors, cordages blancs à l’arrière, plafond de verre… On assiste, ensuite, à la séquence de présentation « éloquente » d’HEC Paris, on projette les messages sur écran, une comédienne se déplace de la cour au jardin et s’écrit « Nous serons les meilleurs acteurs du monde d’aujourd’hui et de demain ! ».
« Pour être en harmonie, il faut que la voix se superpose sur le texte enregistré », corrige le metteur en scène. La séquence suivante se déroule « à l’italienne » : les comédiens énoncent le texte sans émotion… puis à l’allemande en faisant des gestes. L’assistance le constate à plusieurs reprises, tout se monte progressivement : « La costumière ne viendra que la semaine prochaine… », annonce Jérôme.
L’importance de la vidéo
La vidéo jouera un rôle très important, les images exprimeront des incendies intérieurs, des craquages émotionnels (burn-out), dont différents personnages seront les victimes et que l’on verra évoluer sur trois ou quatre ans.
À la fin de la répétition, Olivier Garrabé, directeur des Espaces Culturels Thann-Cernay interpelle les lycéens : « Qu’est-ce que vous avez ressenti ? Ce texte fait-il écho à vos préoccupations ? ». Plusieurs d’entre eux admettent que la pression qu’ils endurent est très forte. D’autres sont impressionnés par le décor : « Ces cordes indiquent que l’on n’est pas vraiment libre ou que la voie tracée est bien étroite… », mais « chacun pourra s’approprier une réponse différente selon son imagination », conclut le directeur.
Photos de la restitution des ateliers qui a eu lieu vendredi 8 novembre aux Espaces Culturels Thann-Cernay – Salle Relais Culturel en présence de Manuel Antonio Pereira, de Jérôme Wacquiez, de Stéphanie Favrel, de Priscilla Jacquot et des comédiens de la Cie Les Lucioles
Première semaine de travail de “Capital Risque” en résidence