Des ateliers et trois superbes concerts à portée de voix
Des ateliers et trois superbes concerts à portée de voix
À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, les Espaces culturels Thann-Cernay ont mis un coup de projecteurs sur les hommes, ou plus précisément, les voix d’hommes de tous âges, rejoints en soirée par des artistes professionnels occitans.
Les Mécanos ont réarrangé de manière originale les chants de luttes sociales, satires politiques et complaintes amoureuses.
Durant toute la journée de samedi, trois chœurs ont fait vibrer dans la grande salle du Relais culturel toute une palette d’univers vocaux.
Des ateliers, des concerts, les Petits chanteurs le matin, relayés l’après-midi par les Tinoniers et le soir par les Mécanos.
À chaque reprise, parents, amis des choristes et mélomanes du secteur, sont venus nombreux occuper les gradins. Ils ont poussé la chansonnette avec les choristes et les ont chaleureusement ovationnés.
Un pari risqué, car tout n’était pas gagné dans cette organisation thématique inhabituelle, mais comme l’a bien souligné Priscillia Jacquot, responsable artistique des Espaces culturels. Thann, « la Ville qui chante », dispose d’un terreau musical fertile encouragé autrefois par l’ancien maire Jean-Pierre Baeumler.
Brel, Aznavour, Hugues Aufray, Boby Lapointe…
En introduction, les Petits chanteurs dirigés par Jean-Pierre Janton ont offert au public un avant-goût de leur comédie musicale Les Misérables , en version concertante. Dans une narration sobre, André Walgenwitz a guidé l’auditoire au travers des personnages mythiques du roman de Victor Hugo : Fantine, Cosette, Marius, Jean Valjean…
L’auditoire a repris avec fougue l’air très entraînant de Maître Thénardier, en se réjouissant d’assister le 3 juin à la Collégiale à la finalisation de cette superbe saga présentée à l’occasion du 75e anniversaire des petits chanteurs.
Autre chœur thannois, les Tinoniers, créés il y a une dizaine d’années sous la houlette de Tino Calligaro. Signalés par leur pull rayé et foulard rouge, ils ont pris le large et embarqué l’auditoire dans un voyage plein d’émotion et de bonne humeur.
Guidés par André, leur capitaine et accompagnés à l’accordéon, ils ont rendu un hommage vibrant aux marins en s’inspirant du répertoire traditionnel de la chanson française : Brel ( Amsterdam ), Aznavour ( Emmenez-moi ), Hugues Aufray ( Santiano ), Boby Lapointe ( La Maman des poissons ). « Vous nous avez comblés, alors revenez et faites salle comble ! », lance le capitaine, ravi de se produire avec son équipage sur cette belle scène délicatement éclairée par des luminions et rehaussée par des jeux de lumière impressionnants.
Dix mécanos barbus en bleu de travail
En soirée, changement de décor et de tenues : un tableau de bord à commande électrique, des pots d’échappement, des jantes accrochées à des portants métalliques… Un atelier où se présentent dix mécanos barbus en bleu de travail, salopette, casquettes, débardeurs. Ils manipulent des outils, chantent en occitan, en français et créent un univers polyphonique moderne et généreux pour « divertir les passants », parler d’amour, de bon vin, évoquer le sort tragique des canuts lyonnais massacrés en 1831, maudire la guerre, lutter contre les discriminations et mettre en lumière toutes les cultures.